titre alternatif

Manuscrits

texte

Les bibliothèques municipales de Rouen possèdent de nombreux manuscrits, qui font sa fierté : livres d’heures, chroniques de navigation ou de découvertes maritimes, manuscrits royaux.

Les manuscrits de Gustave Flaubert

Parmi ces trésors sont conservés deux manuscrits majeurs de Flaubert, Madame Bovary et Bouvard et Pécuchet. Ils lui ont été donnés par Caroline Franklin Grout, la nièce de l’écrivain, en 1914. Par le choix de léguer à Rouen les dossiers de la première œuvre publiée par son oncle et de la dernière, restée inachevée, l’héritière a pu obéir à un critère de répartition géographique, puisque l’action de ces deux romans « provinciaux » se passe en Normandie.
La méthode de travail de Flaubert se reflète dans les différents types de documents qui constituent les dossiers : d’abord des plans et des scénarios, des notes documentaires, très abondantes pour Bouvard et Pécuchet, la masse des brouillons raturés, le manuscrit autographe définitif et, pour Madame Bovary, le manuscrit du copiste portant des corrections autographes.
Sur le plan quantitatif, les plans et scénarios de Madame Bovary comportent 46 feuillets (correspondant à 61 pages, certains versos étant restés blancs), les brouillons 1.793 feuillets montés en 12 volumes (soit 3.370 pages), ce qui fait un total, en incluant le manuscrit définitif et celui du copiste, de 2.813 feuillets ou 4.408 pages écrites. Entre décembre 2002 et octobre 2003, l’ensemble du dossier a été numérisé par les soins de la Bibliothèque municipale de  Rouen, en vue de la création d’un site internet (www.bovary.fr, ouvert en 2009) réalisé en partenariat avec le Centre Flaubert de l’université de Rouen, qui a pris en charge la mise en place d’un tableau génétique et la transcription intégrale du manuscrit.

 

Feuillet Madame Bovary
 Flaubert: Madame Bovary, manuscrit autographe, brouillons de la 2ème partie, chap. 7 à 9 inclus. F° 1r, 1851-1856

 

Le manuscrit de Bouvard et Pécuchet pose des problèmes particuliers de classement, en raison de la complexité de son matériau : il s’agit d’une œuvre que la mort de Flaubert a laissée inachevée, puisque la fin du dernier chapitre du roman est restée à l’état de plan et que le second volume n’a pas été mis en forme. Le corpus comprend un volume de plans et de scénarios de 72 feuillets, neuf volumes de brouillons comptabilisant 1.203 feuillets (2.462 pages), et le dernier état du manuscrit de 300 feuillets. L’ensemble des manuscrits a été classé dans l’ordre génétique intégral pour l’édition électronique (http://flaubert.univ-rouen.fr/bouvard_et_pecuchet inaugurée en 2013). La documentation préparatoire du roman et les matériaux hétérogènes réunis en vue du second volume, incluant le Dictionnaire des idées reçues, sont répartis en 8 volumes totalisant 2.400 feuillets. Ces dossiers ont fait l’objet d’une publication électronique par une équipe internationale (site ouvert en 2012 : http://dossiers-flaubert.ish-lyon.cnrs.fr).

 

Article rédigé par Yvan Leclerc, Professeur émérite de littérature, Université de Rouen

 

Voir tous les manuscrits